Cela fait maintenant 15 jours que j'ai replongé sur le blog et naturellement je sens ta présence à côté de moi ( celle de BERNARD notre routeur, décédé.). Je ne peux y échapper et c'est d’autant plus facile pour toi que tu nous as préparé toutes les cartes pour cette deuxième partie du "Chemin des Huguenots en France et je potasse le parcours avec toi. A ce sujet je dois dire que toutes les personnes intéressées par les cartes des étapes, issues de topo au 1/25000 sont disponibles sous simple demande à Bernard, ou à son représentant terrestre votre Blogger.
Clarifions un peu la situation, nous avons fait ensemble Marianne Chantal Christian et moi la première partie qui nous a amenés à Grenoble depuis Dieulefit. Là nous avons quitté Marianne et Christian qui voulaient continuer, mais la coupe ICARE leur a coupé les ailes (facile) et ils ont du renoncer faute d'hébergements.
Nous allons nous retrouver tous les quatre lundi 22 mai au départ de Grenoble, sur les traces des Huguenots et de Bertrand, pasteur de son état, que nous avions rencontré l'an dernier et avec qui nous avions sympathisé.
La préparation a été un peu plus pointue que l'an passé car le we de l'ascension provoque un pont et nous oblige à nous trouver des hébergements jusqu'au dimanche suivant.
Et là, ça commence, St Hugues, St Pancrasse, St Bernard......(du Touvet) je me demande quelle vanne tu aurais sorti ???
Mais tout se passe bien et nous ne coucherons pas dehors jusqu'à Chambéry. Je place ici une de tes cartes pour info et un copié collé des infos historiques que l'on peut trouver sur le site http://www.surlespasdeshuguenots.eu/etapes/etapes-francaises.htm
A très bientôt avec nous sur les pas des Huguenots .
Exemple des cartes proposées par BERNARD |
Onglet patrimoine
Exemple: Etape GRENOBLE BIVIERS
LE GRÉSIVAUDAN : SAVOIR-FAIRE
Ce descriptif patrimonial a
pour objectif de présenter les paysages induits par l’activité autour et dans
la ville de Grenoble à l’époque de la révocation de l’Edit de Nantes, lors du
passage des réfugiés à Grenoble et leur cheminement sur les chemins de la
vallée du Grésivaudan.
Le fer est
connu depuis l’Antiquité dans le massif de Belledonne. On l’extrayait d’abord
de filons affleurant le sol, puis on creusa des mines. Le minerai était épuré,
désulfurisé et décarbonaté et transformé par réduction dans un bas-fourneau. On
en retirait une masse de fer spongieuse, la loupe de fer. Un séjour prolongé de
cette masse sur des charbons de forge permettait un enrichissement en carbone.
On obtenait ainsi des aciers de diverses nuances. De la qualité du bois utilisé
dépendait la réussite de la coulée de fonte.
Au fil du temps, le bois
devenant cher et rare, les hauts fourneaux furent améliorés et le bois remplacé
par du coke. Depuis, le fer de Lorraine était produit à un coût inférieur et
les hauts-fourneaux de la vallée du Grésivaudan cessèrent peu à peu leur
activité.
Le haut-fourneau de la forge
d’Allevard dans le Grésivaudan produisit ainsi des aciers considérés à la fin
du 18ème siècle parmi les
meilleurs du royaume.
Les forêts, au
17ème et 18ème siècle,
sont épuisées par le développement des haut-fourneaux, le défrichement lié aux
cultures sur brûlis et la recherche de bois d’œuvre pour la construction
et la marine à Toulon. Les mâts et antennes des navires à voiles doivent être
légers, résistants, souples et élastiques. Seuls les résineux à croissance
lente et à cernes fins, soumis à de longues saisons de froid rude satisfont à
ces exigences : sapins et pins de montagne. Le commerce du bois pour la
marine est exempté de droits de douane et de péage. Par contre, l’acheminement
des grands bois, de la coupe à la rivière -où les radeliers les prennent en
charge- cause de graves dégâts aux chemins. 40 à 50 paires de bœufs peuvent
être impliqués pour l’extraction des mâts de plus de 30m. A La Tronche se
trouvait un chantier d’entrepôt et de stockage des bois de la marine de
Chartreuse.
Autre activité artisanale
dévoreuse de bois, la poterie de terre,
très présente à Grenoble et en Grésivaudan au 17ème siècle.
(La Terrasse, La Flachère, Saint-Pancrasse…)
La pierre est,
aux siècles précédents, le principal matériau de construction après le bois. A
Grenoble, la pierre de taille, calcaire provenait principalement des carrières
de Fontanil, de Sassenage et de la Porte de France. Elle servait surtout à la
construction de châteaux, monuments publics…
On recense également des
carrières de belles pierres à Laffrey, à Tullins et à Voreppe (pierre
tendre). Le tuf de carrières au Sud-Ouest de Grenoble sert à construire
les églises de Vizille, Notre-Dame-de-Mésage, Saint-Georges et le château de
Vizille. Les pierres à plâtre sont extraites à Champs et Vizille où on
trouve une lentille d’albâtre enfouie sous l’abbaye de
Notre-Dame-de-Hautecombe.
La chaux, servait
au mortier, liant entre les pierres de construction et au chaulage des terres
lourdes et argileuses de la vallée de l’Isère, dans le but de les alléger.
Ainsi les paysans purent sortir d’une agriculture de subsistance et vendre une
partie de la production. Dans le Grésivaudan le site de production d'une chaux
de bonne qualité et en quantité importante se situe à Barraux.
La rivière Isère,
navigable à partir de Montmélian, supportait, probablement depuis le
Néolithique, des radeaux et des pirogues. Les gallo-romains développèrent
une navigation commerciale importante avec des bateaux à fond plat. Outre de
nombreux ports ruraux, il y avait les ports urbains de Grenoble : le
port de La Roche en rive droite, les ports de la Madeleine, de la citadelle et
de la Graille en rive gauche. Des moulins à eau étaient aussi installés le long
de la rivière.
Relativement indépendant du
centre-ville jusqu'à la fin du 18ème siècle,
l'île Verte, un quartier de Grenoble, situé dans un méandre de l'Isère à
la sortie nord de la ville, devient un lieu de passage incontournable en
direction de la vallée du Grésivaudan, grâce à la construction du pont de l'Île
verte reliant Grenoble à La Tronche. Les dernières murailles des fortifications
qui le séparaient du centre-ville sont détruites en 1959, permettant de créer
le boulevard Maréchal Leclerc. Ce quartier est actuellement un des plus peuplés
de la ville, du fait de ses grands immeubles (les trois tours, mais aussi
l'immeuble en « S »).
Au 18ème siècle,
la Tronche est un village animé autour du bac et de la vie artisanale des chamoiseurs,
des faïenciers, cordiers… On
pratique la culture des vignes sur
la colline du Rachais, au-dessus de la Bastille, et principalement du chanvre
dans les plaines. L’ile verte est dédiée à la vie pastorale et à la
culture ; les ouvriers de la Petite Tronche y viennent quotidiennement en
bac pour effectuer des travaux agricoles. Ces quartiers sont situés en bordure
de l’Isère, le principal moyen de transport de marchandises avant le 19ème siècle.
Ailleurs d’autres bacs permettaient le passage d’une rive à l’autre.
Le bac de Claix fut établi
par Lesdiguières pour le transport des produits maraîchers vers les marchés de
Grenoble. Un pont remarquable est construit sur le Drac à l’endroit ou les
travaux d’endiguement de Lesdiguières fixent son cours. Construit début 17èmesiècle,
les paysans continueront d’utiliser le bac en raison de son prix modique. Les
bacs à traille sont apparus au 14ème siècle
et assuraient le transit des barques d’une berge à l’autre. Le traille (gros
câble en chanvre) tendu entre les rives, maintenait la barque fixe par rapport
au courant.
A l’époque romaine est
construit le pont qui restera le seul à Grenoble (régulièrement détruit
par les crues, il était en bois ou en maçonnerie), aujourd’hui le pont piéton.
Déstabilisant la
ganterie rivale de Grasse, la révocation de l’édit
de Nantes permet à la ganterie grenobloise un développement important. La fin
du 17ème et le début
du 18ème siècle
symbolisent alors une grande prospérité économique pour la ville et ses
alentours, dont la vallée du Grésivaudan. A la fin du 18ème siècle,
cette activité procurait déjà du travail à plus de 5000 personnes. Les
ouvriers-coupeurs se réunissaient dans les ateliers, alors que les couturières
et les brodeuses travaillaient, pour la plupart, à domicile dans les parties
les plus reculées du pays.
Autre aspect déterminant pour
la lecture du paysage en Grésivaudan au 17ème siècle:
la forme et l’orientation des parcelles des propriétés, étroites, linéaires et
profondes. Situées sur le coteau, perpendiculaire à l’Isère, ces parcelles
intègrent un accès à la rivière aménagé selon la distance à la rivière et la
hauteur sur le coteau. On y cultive les terres basses avec leurs propriétés de
fertilité et d’humidité particulières, mais tributaires des crues. Puis en
remontant on trouve des prés, des vignes dans les terroirs secs et caillouteux
du coteau et pour finir, tout en haut, du bois…
Après les guerres de
religion, il y eut un grand mouvement d’expansion agricole. On voulut tout
livrer à la charrue, défricher tous les bois jusqu’au bord des rivières même.
La vogue du défrichement au début du 17ème siècle
fut calmée par les inondations du 14 et 30 novembre 1651. La Cour du Parlement
par des arrêts de 1651, 1655, 1672, 1682 interdit de défricher des bois,
surtout en montagne.
Sources : Histoires des
chemins du savoir-faire de la Vallée de l’Isère au pied de la bastille.
Document de l’Association Trans’Savoir-Faire créée en 2007 à l’initiative de
l’APHID, Patrimoine et développement, Patrimoine Meylannais, Union du quartier
Ile Verte et l’Union de quartier petite tronche. Une exposition temporaire sur
le sujet a eu lieu en 2007 avec l’aide du SIPAVAG et de la municipalité de La
Tronche.
Blog de Pierre Blanc – Biviers.
Ce descriptif patrimonial a
pour objectif de présenter les paysages induits par l’activité autour et dans
la ville de Grenoble à l’époque de la révocation de l’Edit de Nantes, lors du
passage des réfugiés à Grenoble et leur cheminement sur les chemins de la
vallée du Grésivaudan.
Le fer est
connu depuis l’Antiquité dans le massif de Belledonne. On l’extrayait d’abord
de filons affleurant le sol, puis on creusa des mines. Le minerai était épuré,
désulfurisé et décarbonaté et transformé par réduction dans un bas-fourneau. On
en retirait une masse de fer spongieuse, la loupe de fer. Un séjour prolongé de
cette masse sur des charbons de forge permettait un enrichissement en carbone.
On obtenait ainsi des aciers de diverses nuances. De la qualité du bois utilisé
dépendait la réussite de la coulée de fonte.
Au fil du temps, le bois
devenant cher et rare, les hauts fourneaux furent améliorés et le bois remplacé
par du coke. Depuis, le fer de Lorraine était produit à un coût inférieur et
les hauts-fourneaux de la vallée du Grésivaudan cessèrent peu à peu leur
activité.
Le haut-fourneau de la forge
d’Allevard dans le Grésivaudan produisit ainsi des aciers considérés à la fin
du 18ème siècle parmi les
meilleurs du royaume.
Les forêts, au
17ème et 18ème siècle,
sont épuisées par le développement des haut-fourneaux, le défrichement lié aux
cultures sur brûlis et la recherche de bois d’œuvre pour la construction
et la marine à Toulon. Les mâts et antennes des navires à voiles doivent être
légers, résistants, souples et élastiques. Seuls les résineux à croissance
lente et à cernes fins, soumis à de longues saisons de froid rude satisfont à
ces exigences : sapins et pins de montagne. Le commerce du bois pour la
marine est exempté de droits de douane et de péage. Par contre, l’acheminement
des grands bois, de la coupe à la rivière -où les radeliers les prennent en
charge- cause de graves dégâts aux chemins. 40 à 50 paires de bœufs peuvent
être impliqués pour l’extraction des mâts de plus de 30m. A La Tronche se
trouvait un chantier d’entrepôt et de stockage des bois de la marine de
Chartreuse.
Autre activité artisanale
dévoreuse de bois, la poterie de terre,
très présente à Grenoble et en Grésivaudan au 17ème siècle.
(La Terrasse, La Flachère, Saint-Pancrasse…)
La pierre est,
aux siècles précédents, le principal matériau de construction après le bois. A
Grenoble, la pierre de taille, calcaire provenait principalement des carrières
de Fontanil, de Sassenage et de la Porte de France. Elle servait surtout à la
construction de châteaux, monuments publics…
On recense également des
carrières de belles pierres à Laffrey, à Tullins et à Voreppe (pierre
tendre). Le tuf de carrières au Sud-Ouest de Grenoble sert à construire
les églises de Vizille, Notre-Dame-de-Mésage, Saint-Georges et le château de
Vizille. Les pierres à plâtre sont extraites à Champs et Vizille où on
trouve une lentille d’albâtre enfouie sous l’abbaye de
Notre-Dame-de-Hautecombe.
La chaux, servait
au mortier, liant entre les pierres de construction et au chaulage des terres
lourdes et argileuses de la vallée de l’Isère, dans le but de les alléger.
Ainsi les paysans purent sortir d’une agriculture de subsistance et vendre une
partie de la production. Dans le Grésivaudan le site de production d'une chaux
de bonne qualité et en quantité importante se situe à Barraux.
La rivière Isère,
navigable à partir de Montmélian, supportait, probablement depuis le
Néolithique, des radeaux et des pirogues. Les gallo-romains développèrent
une navigation commerciale importante avec des bateaux à fond plat. Outre de
nombreux ports ruraux, il y avait les ports urbains de Grenoble : le
port de La Roche en rive droite, les ports de la Madeleine, de la citadelle et
de la Graille en rive gauche. Des moulins à eau étaient aussi installés le long
de la rivière.
Relativement indépendant du
centre-ville jusqu'à la fin du 18ème siècle,
l'île Verte, un quartier de Grenoble, situé dans un méandre de l'Isère à
la sortie nord de la ville, devient un lieu de passage incontournable en
direction de la vallée du Grésivaudan, grâce à la construction du pont de l'Île
verte reliant Grenoble à La Tronche. Les dernières murailles des fortifications
qui le séparaient du centre-ville sont détruites en 1959, permettant de créer
le boulevard Maréchal Leclerc. Ce quartier est actuellement un des plus peuplés
de la ville, du fait de ses grands immeubles (les trois tours, mais aussi
l'immeuble en « S »).
Au 18ème siècle,
la Tronche est un village animé autour du bac et de la vie artisanale des chamoiseurs,
des faïenciers, cordiers… On
pratique la culture des vignes sur
la colline du Rachais, au-dessus de la Bastille, et principalement du chanvre
dans les plaines. L’ile verte est dédiée à la vie pastorale et à la
culture ; les ouvriers de la Petite Tronche y viennent quotidiennement en
bac pour effectuer des travaux agricoles. Ces quartiers sont situés en bordure
de l’Isère, le principal moyen de transport de marchandises avant le 19ème siècle.
Ailleurs d’autres bacs permettaient le passage d’une rive à l’autre.
Le bac de Claix fut établi
par Lesdiguières pour le transport des produits maraîchers vers les marchés de
Grenoble. Un pont remarquable est construit sur le Drac à l’endroit ou les
travaux d’endiguement de Lesdiguières fixent son cours. Construit début 17èmesiècle,
les paysans continueront d’utiliser le bac en raison de son prix modique. Les
bacs à traille sont apparus au 14ème siècle
et assuraient le transit des barques d’une berge à l’autre. Le traille (gros
câble en chanvre) tendu entre les rives, maintenait la barque fixe par rapport
au courant.
A l’époque romaine est
construit le pont qui restera le seul à Grenoble (régulièrement détruit
par les crues, il était en bois ou en maçonnerie), aujourd’hui le pont piéton.
Déstabilisant la
ganterie rivale de Grasse, la révocation de l’édit
de Nantes permet à la ganterie grenobloise un développement important. La fin
du 17ème et le début
du 18ème siècle
symbolisent alors une grande prospérité économique pour la ville et ses
alentours, dont la vallée du Grésivaudan. A la fin du 18ème siècle,
cette activité procurait déjà du travail à plus de 5000 personnes. Les
ouvriers-coupeurs se réunissaient dans les ateliers, alors que les couturières
et les brodeuses travaillaient, pour la plupart, à domicile dans les parties
les plus reculées du pays.
Autre aspect déterminant pour
la lecture du paysage en Grésivaudan au 17ème siècle:
la forme et l’orientation des parcelles des propriétés, étroites, linéaires et
profondes. Situées sur le coteau, perpendiculaire à l’Isère, ces parcelles
intègrent un accès à la rivière aménagé selon la distance à la rivière et la
hauteur sur le coteau. On y cultive les terres basses avec leurs propriétés de
fertilité et d’humidité particulières, mais tributaires des crues. Puis en
remontant on trouve des prés, des vignes dans les terroirs secs et caillouteux
du coteau et pour finir, tout en haut, du bois…
Après les guerres de
religion, il y eut un grand mouvement d’expansion agricole. On voulut tout
livrer à la charrue, défricher tous les bois jusqu’au bord des rivières même.
La vogue du défrichement au début du 17ème siècle
fut calmée par les inondations du 14 et 30 novembre 1651. La Cour du Parlement
par des arrêts de 1651, 1655, 1672, 1682 interdit de défricher des bois,
surtout en montagne.
Sources : Histoires des
chemins du savoir-faire de la Vallée de l’Isère au pied de la bastille.
Document de l’Association Trans’Savoir-Faire créée en 2007 à l’initiative de
l’APHID, Patrimoine et développement, Patrimoine Meylannais, Union du quartier
Ile Verte et l’Union de quartier petite tronche. Une exposition temporaire sur
le sujet a eu lieu en 2007 avec l’aide du SIPAVAG et de la municipalité de La
Tronche.
Blog de Pierre Blanc – Biviers.
Ça serait quand même le comble de passer la nuit dehors à Chambéry moi je dis ...
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